Bon, alors, très cher Emmanuel, on en est où ?

Rassure-moi, tu n’as pas fui dans une cabane en haut d’un arbre, lassé des travaux interminables, des arrivées et des départs, des lessives, des lits à faire, défaire et refaire. J’espère que tu n’es pas devenu cet hôte grincheux qui soupire dès qu’un client ose demander s’il y a du Wi-Fi, avant de marmonner que « dans le temps, on savait apprécier le silence » ? Tu es certainement en retraite désormais, ce moment attendu et redouté qui devait enfin te laisser le temps de réaliser tous ces projets… Alors dis-moi, est-ce une douce liberté où chaque jour rime avec plaisir et création, ou bien cours-tu toujours après le temps, incapable de t’arrêter ?
Reprenons. Les Songes d’Élise… Est-ce toujours un havre de paix ou bien un chantier permanent où chaque visiteur repart avec le souvenir d’une truelle ou d’un pinceau oublié dans un coin ? La façade de la maison, tu l’as enfin refaite ou tu t’es habitué à son « charme d’antan » ? Le jardin, est-ce devenu cet écrin de verdure où l’on se détend avec un verre à la main, ou bien un champ d’expérimentations ratées où même les taupes ont décidé de déménager ?
Et la roulotte, le tipi au fond du terrain… Ce projet du futur a-t-il fini par voir le jour ? Est-ce que les voyageurs viennent y dormir en chuchotant « on est bien, là » sous les étoiles, ou est-ce encore une belle idée notée sur un carnet, attendant son heure ?
Je suis curieux aussi : cette grande pièce où l’on devait pouvoir méditer, écrire, refaire le monde… Y a-t-il une belle énergie qui s’en dégage, ou est-ce devenu un entrepôt pour tout ce que tu ne sais pas où ranger ? (Si c’est le cas, fais un effort, range un peu, s’il te plaît.)
Et puis, soyons honnêtes, l’atelier d’écriture… Tu l’as fait ou tu es toujours en train de te dire « un jour, quand j’aurai le temps » ? Ne me dis pas que tu es devenu ce type qui parle littérature mais ne prend plus le temps d’écrire !
Bref, j’espère que tu as avancé, même un peu, et surtout que tu t’amuses toujours autant dans cette belle aventure. Parce qu’après tout, c’était bien ça l’idée, non ?
Allez, serre-toi un bon café, prends un moment, et surtout… continue à rêver.
À bientôt, enfin… à toi-même.
Emmanuel, mars 2025.

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